Œufs : la filière mobilisée pour répondre au bond de la consommation


Les Français mettent toujours plus d’œufs dans leurs paniers ! Alors que nous sommes dans une période de déconsommation globale des produits alimentaires, les œufs font exception. Sur les sept premiers mois de l’année 2023 (janvier à juillet) les achats d’œufs des ménages ont progressé de +3,8 % en volume tous modes d’élevages confondus, comparé à la même période de 2022. La croissance s’est même accélérée en juillet, avec une hausse des achats à +6,3 % par rapport à juillet 2022.[1] D’après les prévisions, la consommation globale d’œufs par habitant en France, que ce soit sous forme d’œufs coquilles ou d’ovoproduits, devrait même atteindre le nombre record de 229 en 2023, soit neuf de plus que l’an passé. Il faut dire que les œufs multiplient les atouts et sont particulièrement bien adaptés à une actualité tourmentée. Protéine la moins chère du marché, l’œuf possède de nombreux bienfaits nutritionnels et se cuisine facilement au quotidien.

La filière à la reconquête du marché

Face à cette reconnaissance populaire et ce succès spectaculaire, la filière des œufs de France est en plein redémarrage pour répondre à la demande, comme nous allons le voir durant ces deux jours de voyage en Vendée. Depuis les couvoirs en passant par les élevages de poulettes et de poules jusqu’au conditionnement des œufs coquilles et des ovoproduits, tous les maillons sont mobilisés pour offrir des œufs français correspondant aux attentes des consommateurs. Après deux ans d’influenza aviaire, l’objectif est de regagner des points sur les importations. Alors que le taux d’auto-suffisance était de 103 % en 2021, il est passé à 96,5 % et devrait descendre à 95,4 % en 2023.

La filière poursuit ses avancées

Malgré ses difficultés, la filière poursuit ses engagements pour répondre aux attentes des consommateurs. Les professionnels sont en effet à l’origine d’exceptionnelles avancées, en particulier en matière de bien-être animal. Fin 2022, plus des ¾ des poules évoluaient ainsi dans des élevages alternatifs à la cage (sol, plein air et biologiques) : un bond de + 40 pts en 5 ans ! Ils sont également à la pointe en matière d’ovosexage. La France fait partie des deux seuls pays du monde, avec l’Allemagne, à avoir massivement investi pour stopper volontairement l’élimination des poussins mâles depuis le 1er janvier. Pionnière et responsable, la filière a également initié, dès l’amorce de la déflation de ses coûts de production, des diminutions de tarifs. Éleveurs et centres de conditionnement ont en effet baissé leurs prix. Par répercussion, les prix de vente en magasins devraient ainsi diminuer dans les prochaines semaines pour les consommateurs.

La filière a besoin du soutien de l’État

Pour continuer à produire des œufs accessibles au plus grand nombre et contribuer à la souveraineté alimentaire, la filière en appelle au soutien de l’État. L’Interprofession demande une harmonisation de la réglementation européenne pour étendre l’interdiction de l’élimination des poussins mâles à l’ensemble des pays membres afin d’éviter une distorsion de concurrence accentuant les difficultés de la filière. De plus, elle demande au Gouvernement d’empêcher l’édiction des nouvelles normes européennes trop contraignantes qui affaibliraient davantage sa capacité à répondre à la demande du marché.

[1] Source : ITAVI d’après Panel IRI

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